Prévention de la rage à Ottawa
Santé publique Ottawa (SPO), comme tous les autres bureaux de santé en Ontario, mène une enquête sur l’exposition à la rage chaque fois qu’un animal interagit avec une personne d’une manière qui pourrait l’exposer à la rage. Une telle démarche est prescrite par le Règlement de l’Ontario 557 en vertu de la Loi sur la protection et la promotion de la santé. De plus, le protocole provincial contre la rage ordonne aux conseils de santé de recevoir et de répondre à tous les cas signalés d'exposition potentielle à la rage 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ce cadre juridique vise à prévenir la rage chez l’humain en garantissant une enquête rapide sur l’exposition.
Selon la surveillance récente, on ne dénombre actuellement aucun animal terrestre ayant la rage (seuls les mammifères en sont porteurs) à Ottawa et dans les secteurs environnants. On note, toutefois, des cas confirmés de chauves-souris enragées. En 2022, deux chauves-souris ont été testées positives pour la rage et les personnes exposées ont reçu un traitement approprié et opportun, y compris la vaccination contre la rage pour s'assurer qu'elles n'ont pas contracté la rage. Étant donné que la rage non traitée entraîne presque toujours la mort, SPO mène une enquête approfondie chaque fois que la salive d’un animal peut se retrouver dans le courant sanguin d’une personne, par exemple en cas de morsure ou d’égratignure.
Les cas de rage chez l’humain sont très rares au Canada, grâce aux excellents programmes de prévention et de contrôle. Depuis que le signalement a débuté en 1924, 25 personnes sont mortes de la rage (dont 7 en Ontario, la plus récente étant décédée en 2012 à la suite d’une exposition à l’extérieur du pays). Les efforts de prévention sont considérables étant donné que la rage chez les animaux sauvages terrestres et les chauves-souris est endémique au Canada. L’Organisation mondiale de la santé estime qu’environ 60 000 personnes décèdent de la rage annuellement (99 % à cause de chiens domestiques non vaccinés; 40 % des cas sont des enfants de moins de 15 ans).
Dès qu’un animal mord une personne et que la peau est déchirée, on enquête pour détecter une transmission potentielle de la rage. La durée de ces enquêtes varie d’une heure à plusieurs jours, selon les circonstances entourant l’exposition. Dans chaque cas, on évalue les risques et on détermine si le vaccin contre la rage doit être administré. Si l’animal peut être observé par un inspecteur de la santé publique (p. ex. le chien appartient à un propriétaire), il se peut que la vaccination ne soit pas requise. En pareil cas, l’animal est observé pendant les dix jours suivant l’exposition (une fois peu de temps après l’exposition et une autre fois à la fin de la période de dix jours). Si l’animal est en vie et se porte bien à la fin de la période d’observation, on juge qu’il n’y a pas de risque : si l’animal était enragé, il aurait présenté des symptômes ou serait mort dans ce délai. Lorsque l'animal n'est pas disponible pour l'observation, SPO peut recommander que la personne exposée reçoive une prophylaxie postexposition contre la rage – PPE (vaccin et immunoglobulines humaines antirabiques). SPO travaille en étroite collaboration avec le client et son fournisseur de soins de santé, la clinique ou l’hôpital pour s'assurer qu'il reçoit une PPE dans les délais stricts requis pour s'assurer que le client ne contracte pas la rage à la suite de son exposition.
Voici un graphique illustrant le nombre d’appels liés à la rage reçus par SPO qui l’ont incitée à procéder à une évaluation des risques et à un suivi.
SPO a noté une hausse du nombre de morsures d’animaux domestiques depuis le début de la pandémie. Un élément pouvant expliquer cette hausse est le phénomène « compagnons de pandémie » : des personnes ont recherché la compagnie d’animaux durant les périodes où des restrictions limitaient les autres types d’interactions sociales, ce qui a fait grimper le nombre des animaux de compagnie à Ottawa.
En continuant la formation des résidents au moyen de son site Web, en s’assurant que ses partenaires professionnels connaissent leur obligation de signaler les expositions potentielles (on fournit chaque année une lettre « Obligation de signaler » aux fournisseurs de soins de santé, aux policiers, aux ambulanciers et aux agents des règlements) et en multipliant ses efforts sur les médias sociaux, SPO espère réduire le risque d’exposition potentielle à la rage tant à la maison qu’en voyage.
La vaccination à jour des animaux de compagnie constitue un aspect très important de la prévention de la rage, mais cela peut devenir un obstacle financier pour certains propriétaires d’animaux. SPO espère pouvoir collaborer avec des vétérinaires locaux et d’autres partenaires de la Ville afin de tenir des cliniques de vaccination contre la rage à faible coût dans un proche avenir.
Nous pouvons tous devenir des vecteurs de réduction de la rage.
Pour en savoir plus, visitez notre page Web : Rage – Santé publique Ottawa.